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Nous vous laissons puiser dans nos coffres-forts. » J’étais heureux de rencontrer tant de bonne volonté ; mais je me gardai bien de lui laisser soupçonner l’ampleur de notre programme industriel.

« Trois années se passèrent. Notre entreprise devenait colossale. Nous attirions la clientèle canadienne comme l’aimant attire le fer. Les firmes étrangères, impuissantes à aiguiller de nouveau nos épargnes vers leurs caisses, jugèrent qu’il n’y avait qu’un moyen de rester fidèles à la devise : « What we have we hold ! » Elles résolurent de nous supprimer. Industriels anglais et américains se réunirent au nombre de vingt, dans le salon de la banque qui m’avait prêté six millions au nom de l’honnêteté de ma race.

« Ce fut une séance mémorable. Les rois de la finance, du commerce et de l’industrie y étaient : McNamee, courtier en débentures et bailleur de fonds des grandes aciéries de l’Amérique du Nord ; Wilkinson, directeur et exploiteur de mines de fer, aux États-Unis ; Nathan, propriétaire des trois plus puissantes industries métallurgiques du continent ; Arbour, gérant général de deux grandes succursales de fabriques américaines établies au Canada ; Malvalet, enrichi dans le commerce d’importation d’ou-