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les demi-civilisés

demment éloigné de chez vous. Ce n’est donc pas vous qui êtes fautif.

— « Je comprends de moins en moins.

— « Voici : ayant involontairement collaboré à une œuvre dangereuse, vous pouvez volontairement y mettre fin.

— « Je ne vois vraiment pas…

— « Les jeunes gens qui ont entrepris de troubler les consciences par la diffusion d’idées subversives et d’une morale relâchée, ont eu double mobile : le désir de l’indépendance inhérent à leur âge et l’exploitation d’un filon dont ils pensaient tirer renommée et fortune.

— « C’est bien mon opinion.

— « N’est-ce pas ! Il me semble que si vous alliez les trouver pour leur rappeler les services que vous leur avez rendus, et leur demander, en grâce pour vous, de modifier leur ligne de conduite dans le sens de la tradition, ils vous écouteraient.

— « Je ne le crois pas. Ils ont l’avantage d’une instruction que je n’ai pas. Ils se donnent sur moi des airs de supériorité et de protection qui m’enlèvent toute mon autorité.

— « Ce n’est pas tout. Je représente un groupe qui leur garantira à chacun une compensation matérielle le jour où ils auront accepté une direction que nous leur indiquerons.

— « Ils diront qu’ils ne sont pas à vendre et me mettront à la porte.