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La figure ci-jointe, empruntée à M. Marey, montre cette relation mieux que ne sauraient le faire de longues explications.

« Deux sondes cardiaques de même sensibilité sont plongées, l’une dans la ventricule gauche et l’autre dans l’aorte. La première donne le tracé no 1, la seconde le tracé no 2, qu’on peut désigner sous le nom de pouls aortique. Vers le milieu de l’expérience (au point où commence la ligne ponctuée), on retire la sonde ventriculaire. On voit alors la pression s’élever soudainement en a, ce qui provient de ce que d’un ventricule relâché, où la pression est presque nulle, la sonde passe dans l’aorte, où le sang, retenu par les valvules sigmoïdes, garde une pression élevée qui ne décroît que lentement par l’écoulement du sang artériel à travers les vaisseaux. La pression aortique se relève au moment b jusque en c, par suite d’une nouvelle arrivée de sang du ventricule. Une courbe ponctuée rappelant les différentes variations de la pression du ventricule gauche, montre que la pression est sensiblement la même dans le ventricule et dans l’aorte pendant les maxima de l’effort systolique du ventricule, tandis que la pression dans ces deux cavités diffère beaucoup pendant la phase diastolique du ventricule. » (Marey, loc. cit. p. 321.)

On peut conclure de cette expérience fondamentale, que sont venues confirmer un grand nombre d’expériences semblables :

1o  La pression dans le ventricule est pendant la systole ventriculaire sensiblement égale au maximum de la pression aortique, quoique en général un peu supérieure ;

2o  La pression dans le ventricule est pendant la diastole ventriculaire très inférieure au minimum de la pression aortique, qui, par suite de l’abaissement des valvules sigmoïdes, reste toujours très considérable.

Des nombreuses mesures manométriques prises par les auteurs, il résulte évidemment que l’on ne peut connaître la pression absolue du sang, soit dans les gros vaisseaux,