Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/267

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

parois ventriculaires. Il suppose que la contraction des muscles papillaires est très brève, tandis que la contraction du ventricule est prolongée : en sorte que le premier effet de la systole est d’abaisser les valvules ; puis aussitôt les valvules se relèvent, forment un dôme multiconcave, au moment même où le ventricule achève sa contraction. Il y aurait donc deux périodes dans la systole du ventricule, une période pendant laquelle les muscles papillaires sont contractés, une seconde période pendant laquelle, ayant terminé leur contraction, ils sont relâchés.

Quelles que soient les théories qu’on adopte, il est nécessaire absolument de tenir compte des faits. Or, un fait bien constaté (par Chauveau, par Lower, par Chauveau et Marey) est celui-ci, que, pendant la systole ventriculaire, les valvules se tendent de bas en haut et forment un dôme vibratoire. Par conséquent il est indispensable que, dans la théorie de l’occlusion de l’orifice auriculo-ventriculaire, on tienne compte de cette élévation de la valvule ; il est indispensable aussi qu’on tienne compte de la contraction des muscles papillaires, contraction qui, ainsi que l’ont noté de nombreux observateurs, a lieu au même moment que le resserrement des ventricules.

Il semble qu’il n’y ait pas forcément antagonisme entre les deux théories, si on admet les deux faits suivants qui paraissent indiscutables :

1o Le ventricule se resserre, et la cavité, au moment de la contraction, devient presque nulle ;

2o Les cordages du cœur ne sont pas musculeux entièrement ; mais ils sont moitié fibreux, moitié musculaires, de sorte que leur diminution de volume au moment de la systole ne portant que sur leur partie musculeuse, les valvules ne peuvent être appliquées exactement à la paroi du cœur.

Il suit de là que, pendant la contraction du ventricule, la cavité du cœur disparaît presque entièrement ; il ne reste plus alors que les cordages fibreux qui tendent les