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remplir les mêmes fonctions chez les uns et chez les autres. Mais il y a une différence néanmoins. Chez les animaux il faut une chaleur continuelle pour réchauffer leurs membres, conserver la chaleur vitale, et les défendre, les protéger contre les injures extérieures.

Telle est la circulation ; si elle est empêchée, ou altérée, ou surexcitée, beaucoup de maladies graves, avec des symptômes étranges, en sont la conséquence ; soit pour les veines des varices, des abcès, des douleurs, des hémorrhoïdes, des hémorrhagies ; soit pour les artères, des tumeurs, des phlegmons, des douleurs internes et lancinantes, des anévrysmes, des fluxions, des suffocations subites, l’asthme, les apoplexies et d’autres maladies innombrables. Ce n’est pas ici le lieu de dire comment certaines maladies réputées inguérissables sont quelquefois enlevées et guéries comme par enchantement.

En fait d’observations de médecine et de pathologie, je pourrai rapporter des faits que je ne sache pas avoir été observés avant moi.

Enfin je terminerai, savant Riolan, en répondant entièrement à ton objection, que dans les veines mésentériques, il n’y a pas de circulation. En liant sur un animal vivant, ce qui est très facile, la veine porte près du hile du foie, tu verras le gonflement des veines placées au-dessous de la ligature, comme, dans la phlébotomie, au-dessous du bras qu’on a lié. C’est que le sang ne peut plus traverser les veines.

Et à ceux qui prétendent que par des anastomoses le sang peut passer des veines dans les artères, je réponds par cette expérience : liez sur un animal vivant la grande veine descendante au moment où elle se divise en deux branches crurales ; comme vous avez ouvert