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c’est-à-dire une artère et une veine s’unissant par leurs orifices. Je voudrais bien que ceux qui sont asservis à Galien au point d’oser jurer par lui pussent me les montrer. Ni dans le foie, ni dans la rate, pi dans les poumons, ni dans les reins, ni dans aucun viscère, il n’existe une semblable anastomose. Même quand les viscères sont cuits, au point que tout leur tissu est devenu friable et se réduit en poussière, j’ai pu détacher avec une aiguille tous les vaisseaux, et d’une manière évidente voir toutes les divisions fibrillaires et capillaires de ces vaisseaux. J’ose donc affirmer hardiment qu’il n’y a d’anastomoses, ni entre la veine porte et la veine cave, ni entre les veines et les artères, ni entre les capillaires cholédoques (conduits biliaires) et les veines hépatiques qui se répandent dans tout le tissu du foie. Seulement on peut observer sur un foie frais que toutes les ramifications de la veine cave qui pénètrent dans la convexité du foie ont des parois criblées d’une infinité de petites ouvertures, lesquelles sont destinées à recevoir le sang qui y tombe comme dans une sentine. Les branches de la veine porte n’ont pas la même disposition ; elles se divisent en rameaux, une partie se distribue à la portion inférieure, l’autre à la portion supérieure du foie : ils arrivent ainsi jusqu’au bord externe de ce viscère, sans anastomoses.

Néanmoins je trouve trois endroits où se font des anastomoses. Les artères soporales, qui rampent à la base du cerveau, donnent naissance à une grande quantité de fibres enchevêtrées qui forment le plexus choroïde, et traversant les ventricules se rendent ensemble au troisième sinus qui remplit les fonctions d’une veine. Dans les vaisseaux spermatiques, vulgairement préparates, les artères nées de la grande artère adhèrent aux veines