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superflu de redire les raisons qui confirment cette vérité, et que j’ai exposées dans mon livre sur le mouvement du sang, raisons que j’ai trouvées dans la structure des vaisseaux, la disposition des valvules, d’autres observations et expériences, d’autant plus que je n’ai pas encore vu le traité du savant Riolan sur la circulation du sang, et que je ne trouve d’autres arguments que de simples négations par lesquelles il nie, dans la plupart des parties, des régions et des vaisseaux, la circulation qu’il reconnaît cependant comme universelle.

C’est ainsi que, par une sorte de subterfuge, il a appuyé l’opinion de Galien, opinion confirmée par des expériences de chaque jour, sur l’anastomose des vaisseaux. Mais un anatomiste si considérable, si savant, si zélé et si habile, aurait dû, avant de rejeter les anastomoses déjà bien connues, démontrer et rendre évidentes les anastomoses des grandes artères avec les grandes veines, et trouver que leur calibre est proportionnel, aussi bien au torrent de sang qui se précipite en si grande abondance, qu’aux orifices des petites branches, auxquelles il refuse la circulation. Il aurait dû les démontrer, déclarer où elles sont et comment elles sont faites, comme par exemple nous voyons l’insertion des uretères à la vessie, si elles sont propres à transporter le sang dans les veines au lieu de ramener le sang. au cœur et de servir à quelque autre usage. Mais, et c’est peut-être beaucoup d’audace, je dis que ni Galien, ni aucune expérience n’ont pu démontrer les anastomoses, de manière à nous les faire voir, ou nous les faire toucher.

J’ai cherché avec tout le soin possible, en y consacrant toutes mes veilles et tout mon travail, à voir ces anastomoses. Jamais je n’ai pu trouver deux vaisseaux,