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tout le corps ; le sang lancé par les artères revient par les veines au ventricule droit du cœur.

Ce savant pouvait ajouter qu’il y a une troisième circulation, très courte, allant du ventricule gauche au ventricule droit, et comprenant le sang des artères et des veines coronaires, dont les branches se distribuent dans la substance même, les parois et la cloison du cœur.

Quand on admet la première circulation, dit-il, on ne peut rejeter la seconde ; il aurait pu ajouter : il faut accepter la troisième. En effet, pourquoi les artères coronaires pourraient-elles battre dans le cœur, sinon pour y envoyer le sang qu’elles contiennent ? Pourquoi y aurait-il des veines, dont les fonctions et les usages sont de recevoir le sang que les artères y ont envoyé, sinon pour ramener le sang du cœur ? Ajoutons que j’ai souvent trouvé à l’orifice de la veine coronaire une valvule (et le savant Riolan reconnaît ce fait, liv. III, chap. ix) qui empêche le retour du sang en arrière et s’abaisse pour le laisser sortir de la veine. On ne peut donc pas se refuser à admettre une troisième circulation, quand on en a reconnu deux autres, en admettant que le sang circule dans les poumons et le cerveau. En effet, on ne peut nier que, dans toutes les parties de chaque région, le sang soit également poussé par les pulsations du cœur, pour sortir par les veines ; en un mot, toutes les parties du corps sont soumises à la circulation.

Les paroles mêmes du savant Riolan montrent donc clairement quelle est son opinion sur la circulation du sang dans tout le corps, dans les poumons et dans tous les autres organes. En effet, celui qui admet la première circulation ne peut évidemment pas rejeter les autres. Comment se pourrait-il qu’en reconnaissant la circula-