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vers la cloison du cœur et des voies inconnues et invisibles, plutôt que par les gros et larges vaisseaux qui viennent du poumon, vaisseaux auxquels est adapté un appareil de valvules empêchant le retour du sang. Je voudrais bien connaître la raison pour laquelle le passage par les vaisseaux est impossible, raison qu’il dit avoir exposée ailleurs. Il serait étonnant que l’aorte et la veine artérieuse eussent la même structure et la même disposition, et ne remplissent pas le même usage. N’est-il pas, au contraire, tout à fait improbable que le flot immense de toute la masse du sang se rende au ventricule gauche uniquement par les petits et imperceptibles méandres de la cloison, quand il lui faut de si larges orifices dans le cœur droit alors qu’il vient de la veine cave, dans le ventricule gauche alors qu’il sort par l’aorte ? Mais cette affirmation est inconséquente, car il dit (liv. III, chap. vi) que les poumons sont au cœur comme un émonctoire (emunctorium et emissarium), et que le poumon est impressionné par le sang qui y passe et les impuretés qui le traversent en même temps que le sang

Il dit aussi que les poumons sont souillés par les désordres des viscères qui fonctionnent mal et envoient alors au cœur un sang impur dont le cœur ne peut se débarrasser qu’en lui faisant subir plusieurs circulations. Le même auteur dans le même endroit s’oppose aux idées de Galien sur la saignée dans la péripneumonie et sur la communication des veines avec les vaisseaux pulmonaires.

« S’il est vrai, dit-il, que le sang passe du ventricule droit aux poumons pour se rendre au ventricule gauche et de là à l’aorte, et si l’on veut admettre la circulation du sang, qui ne voit que dans les affections pulmonaires,