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droit du cœur. « Tous ces faits, ajoute-t-il, font cesser les difficultés qui existaient autrefois relativement à la distribution du chyle et du sang dans les mêmes canaux, car les veines lactées conduisent le chyle au foie ; et, comme ce sont des vaisseaux bien séparés, ils peuvent aussi être obstrués séparément. » Mais si ce suc lacté peut passer dans le foie et de là, par la veine cave, dans le ventricule du cœur, comment le savant Riolan peut-il nier que le sang contenu dans les innombrables ramifications capillaires du foie passe dans les rameaux de la veine porte ; car ce qu’il dit du chyle ou du suc blanc contenu dans les vaisseaux lactés peut être vraisemblablement dit du sang, liquide plus léger et plus pénétrant ; et en outre poussé par les pulsations artérielles.

Ce savant auteur fait mention d’un traité qu’il a fait sur la circulation du sang ; si j’avais le bonheur de le lire, je me rendrais peut-être à ses raisons.

Pourquoi n’a-t-il pas voulu admettre la circulation du sang dans les ramifications de la veine porte et de la veine cave ? Il dit (liv. III, ch. viii) que le sang des veines remonte toujours et va au cœur, de même que le sang de toutes les artères descend et s’éloigne du cœur. Je ne vois pas pourquoi, s’il a admis ces faits, toutes les difficultés qui existaient jadis sur la distribution du chyle et du sang dans les mêmes vaisseaux ne cessent pas également. Il n’est pas nécessaire de supposer les vaisseaux du chyle distincts des autres. De même que les veines ombilicales absorbent le suc nutritif des humeurs de l’œuf et le portent à l’embryon pour le nourrir et l’accroître, même alors qu’il est déjà tout formé, de même pourquoi ne dirait-on pas que les veines mésaraïques absorbent le chyle des intestins et le