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oreillettes ont des pulsations et qu’en se contractant (ainsi que je l’ai dit), elles lancent le sang dans les ventricules. Partout donc où il y a un ventricule, il faut une oreillette ; non seulement, comme on le croit en général, pour qu’il y ait un réceptacle et une cavité au sang (pourquoi, en effet, aurait-elle des pulsations si elle était simplement destinée à retenir le sang ?), mais parce que les oreillettes sont les premiers moteurs du sang, surtout l’oreillette droite, qui vit la première, qui meurt la dernière (comme nous l’avons dit), et qui est nécessaire pour lancer le sang dans le ventricule placé au-dessous. Alors le ventricule, en se contractant, lance le sang qui y est envoyé plus facilement et avec plus de force, comme, dans les jeux de paume, on lance la balle plus loin et plus fort par le rebondissement que par une simple projection. Cette opinion est contraire à l’opinion vulgaire, mais en réalité ni le cœur, ni aucune autre partie du corps ne peut se distendre et attirer à lui par sa diastole autrement que comme une éponge, qui, comprimée par force, revient ensuite à son premier état. Chez les animaux tous les mouvements se font d’abord localement et commencent par la contraction d’une partie quelconque. Aussi le sang est chassé dans les ventricules par la contraction des oreillettes, comme je l’ai montré, et de là il est lancé et poussé dans le corps par la contraction des ventricules.

Quant au mouvement local et au principe immédiat du mouvement dans les actes de tous les animaux, peut-être est-ce l’esprit moteur, comme le