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double. Le sang ne revient donc pas dans l’artère veineuse, et la force du ventricule gauche ne se perd pas, mais va se répandre dans tout le corps. Aussi les valvules mitrales surpassent en grandeur et en force les valvules du ventricule droit, et ferment plus exactement le passage au retour du sang. Il suit de là qu’on ne peut voir de cœur sans un ventricule, lequel est nécessairement un réceptacle et une cavité destinée à recevoir le sang. Cela est vrai, en général, pour le cerveau. En effet, presque toutes les espèces d’oiseaux n’ont aucun ventricule dans le cerveau, comme on le voit clairement chez l’oie et le cygne, dont le cerveau est presque aussi grand que celui du lapin. Quoique le lapin ait des ventricules dans le cerveau, cependant l’oie n’en a pas.

Toutes les fois que le cœur n’a qu’un ventricule, il n’y a qu’une seule oreillette, flasque, mince, creuse et remplie de sang. Quand il y a deux ventricules, il y a deux oreillettes. Au contraire, certains animaux n’ont pas de ventricule, mais une oreillette ou du moins une vésicule analogue à une oreillette, ou une à veine dilatée à cette place même, qui a des pulsations, comme on le voit chez les crabes, les abeilles et autres insectes. Et je crois pouvoir démontrer par des expériences que non seulement leur cœur se contracte, mais encore qu’ils respirent dans cette partie de leur corps qu’on appelle queue. Elle s’allonge et se contracte plus ou moins fréquemment suivant qu’ils sont plus ou moins essoufflés et manquent d’air. D’ailleurs nous traiterons ces questions en étudiant la respiration. De même il est évident que les