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cette vérité et de cette lumière ! que de doutes peuvent être aplanis ! que d’obscurités élucidées ! En repassant tout cela dans mon esprit, je trouve un vaste champ que je pourrais parcourir, et où je pourrais m’étendre au point que cette œuvre dépasserait bientôt, malgré moi, les dimensions de ce volume. Mais peut-être la science me manquerait-elle pour l’achever.

Je me contenterai ici (voyez le chapitre suivant), par une comparaison anatomique de leur constitution, d’assigner au cœur et aux artères leurs vraies fonctions et leurs vraies causes. De quelque côté que je me tourne, je trouve une grande quantité de faits qui sont éclairés par cette vérité et qui la rendent plus évidente. C’est pourquoi je voudrais avant tout la voir confirmée et agrandie par les arguments anatomiques.

Parmi nos observations, il en est une qu’il ne sera pas déplacé, je crois, de rapporter ici. Elle a trait aux fonctions de la rate. À la partie supérieure de la veine splénique qui va au pancréas, naissent les veines coronaire gastrique et gastroépiploïque, qui se distribuent à l’estomac, comme les veines mésaraïques à l’intestin, par une grande quantité de petites ramifications. De la partie inférieure de cette veine splénique part la veine hémorrhoïdale qui va jusqu’au colon et au rectum. Ainsi cette veine splénique reçoit, d’une part, le suc de l’estomac, suc imparfait, aqueux et léger, dont la chylification est incomplète, d’autre part, le sang épais et grossier qui vient des fèces. Ces éléments si différents se