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CHAPITRE QUINZIÈME

LA CIRCULATION DU SANG CONFIRMÉE PAR LES VRAISEMBLANCES.

Il ne sera pas hors de propos d’ajouter que, pour justifier certaines opinions vulgaires, il est convenable et même nécessaire d’admettre la circulation du sang. D’abord (Aristote, De respiratione ; De partibus animalium, liv. II et III et ailleurs) la mort est une corruption qui vient du défaut de chaleur : tout ce qui est animé possède la chaleur, et tout ce qui est mort en est dépourvu. Il faut donc qu’il y ait un point qui soit l’origine de cette chaleur, qui soit comme le foyer tutélaire où la chaleur naturelle et les éléments du feu sont contenus et conservés, que de ce foyer la chaleur et la vie se répandent dans toutes les parties du corps, que ce foyer reçoive les aliments, et que de lui dépendent la digestion, la nutrition et toute l’existence animale.

Ce foyer, c’est le cœur, qui est le principe de la vie, ainsi que nous l’avons dit, et personne n’en doutera.

Le sang doit donc se mouvoir de manière à retourner au cœur ; car, lorsqu’il est aux extrémités