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un bras lié par une bande, comme nous venons de le dire, les veines étant gonflées par des nodosités dues aux valvules, si on choisit un endroit placé au-dessous d’une de ces valvules à une certaine distance, si on y met le pouce pour fixer la veine, on pourra exprimer avec le doigt tout le sang compris dans cette portion de la veine qui est au-dessous de la valvule (L. N). On empêchera ainsi le sang de revenir à partir du point où l’on a mis le doigt. En enlevant ce doigt L, on permettra à cet espace de se remplir du sang qui vient des veines placées au dessous (D. C), et en remettant le doigt, puis en l’ôtant, on pourra répéter en peu d’instants des milliers de fois cette expérience.

Calculez maintenant combien de sang vous aurez arrêté en mettant le doigt au-dessus de la valvule, et multipliez cette quantité par milliers ; vous verrez alors quelle grande quantité de sang passe ainsi dans cette petite portion de veine, en un temps aussi court, et je crois que vous serez bien convaincu de la circulation du sang et de la rapidité de son mouvement.

N’allez pas dire que par cette expérience on fait violence à la nature, car en agissant ainsi pour des valvules très éloignées les unes des autres et en ôtant le pouce aussi vite qu’on le pourra, on verra le sang revenir rapidement des parties inférieures et remplir la veine, et je ne doute pas que vous ne répétiez cette expérience.