Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans les veines est le même que celui des trois valvules sigmoïdes qui sont disposées à l’orifice de l’aorte et de la veine artérieuse ; elles ferment l’orifice et ne laissent pas le sang qui y passe revenir en arrière.

Continuons ces expériences sur la compression du bras : en A. A les veines resteront gonflées. Si, à quelque distance au-dessous d’une nodosité ou d’une valvule, on met le doigt en L, par exemple (fig. 4), et si on met un autre doigt (M) un peu plus haut, qui comprime le sang en N jusqu’au-dessous de la valvule, on verra que cette partie (L. N) reste vide, et que le sang ne peut pas revenir au-dessous de la valvule, absolument comme entre H et O dans la figure 2. Mais si on ôte le doigt en H, aussitôt le sang revient des veines inférieures et remplit l’espace H. O. Il est donc évident que le sang remonte des veines inférieures à celles qui sont au-dessus, et de là au cœur, que par conséquent il se meut dans les veines, sans que la chose puisse en être autrement. Il est vrai qu’il y a des veines où des valvules ne ferment pas exactement l’orifice, et où il n’y a qu’une valvule : on pourrait donc croire que le sang peut revenir en arrière. Mais il faut supposer ou qu’il y a eu négligence dans l’observation des valvules, ou que leur insuffisance en certains points est compensée par la grande quantité de valvules régulièrement disposées en d’autres points, ou par toute autre cause : car les veines, tout en laissant parfaitement le sang des artères revenir au cœur, sont tout à fait fermées pour le sang qui reviendrait du cœur. Notons encore que sur