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où passent les boissons et les aliments. Le ventre est donc la source de tout. Quand le ventre est plein, le cœur attire à lui le sang, et alors le sang passe dans les veines jugulaires et les autres veines[1]. La chaleur est le principe immortel qui anime tout ce qui est et tout ce qui sera : elle se répand dans le cœur, et c’est dans le cœur qu’il y a le plus de chaleur. C’est pourquoi le cœur et les veines sont dans un mouvement continuel ; elles attirent l’air qui vient par les poumons et le distribuent dans tout le corps[2] en refroidissant le sang[3]. Enfin du cœur partent des vaisseaux allant au foie, et une veine appelée grande qui nourrit tout le corps[4]. Du cœur part encore une veine, la veine cave ; mais toutes les veines du corps prennent naissance de la grande veine[5]. Entre autres veines, il y a les jugulaires qui viennent du cœur, et par où passe le sang : dès qu’on a bu quelque boisson, le sang les gonfle et fait rougir le visage[6].

Ces idées sont remplies d’erreurs et n’ont aucun fondement. Il est inutile de nous y arrêter[7].

  1. Περὶ νοῦσεων. éd. Littré, t. VII, p. 557.
  2. Περὶ σάρχων. Ibid., t. VIII, p. 592.
  3. Περὶ φύσων. Ibid., p. 101.
  4. Περὶ ἀνατομῆς. Ibid., p. 536.
  5. Περὶ σάρχων. Ibid., p. 593.
  6. Περὶ νοῦσεων. Ibid., p. 557.
  7. On trouve, dans Haller (Elem. Phys., t. I, liv. III, § 25, p. 240), les noms des auteurs qui ont voulu attribuer à Hippocrate la connaissance de la circulation du sang. C’est une opinion qui ne peut pas se défendre et qui s’appuie seulement sur cette expression : Αἵματος περίοδος, qu’on trouve à deux ou trois reprises dans les œuvres du père de la médecine.