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à distance une petite armée d’agents. Je communiquais avec eux par le moyen de messages que transportaient Giacomo et Jacopo, qui m’apportaient aussi les rapports de mes gens. J’avais aussi, dans un pavillon, près de chez ce dernier, un poste de T. S. F., récepteur et émetteur.

— Tu es sansfiliste ? s’exclama Édouard.

— Ah ! non, répondit Nora en riant. Je n’y entends rien : je suis bien trop maladroite ! J’avais un homme… que vous n’avez jamais vu…

Quand les Canadiens ont quitté Gerardino, j’ai décampé avant eux : ma qualité de double agent me permettait de passer partout. Je ne pouvais rester à Gerardino, où mon travail de direction serait devenu trop difficile, puisque le front avançait. D’un autre côté, je voulais éviter que mes espions boches communiquent des renseignements trop précis aux commandants ennemis… J’avais alors un intérêt tout particulier, Édouard, à ce que les Canadiens ne subissent pas de pertes trop lourdes…

J’ai continué mon travail à Morona. Mais je n’arrivais pas à découvrir par quelle voie le grand état-major allemand était si bien renseigné. Il y avait du Sudermann là-dedans, mais comment arriver à le neutraliser ? Lui-même m’a fourni la solution… Mais vous avez failli faire tout rater.

— Comment ? demanda le capitaine Benoît.

— Vous vous rappelez le message de M. 25 que vous avez trouvé sur Giacomo ?

— Message de vous, Nora ?