moins, à nous rendre compte de ce qui se passe dans la maison.
— Merveilleux ! s’écria le capitaine. En allant par bond d’un rocher à l’autre, nous éviterons les coups de feu.
— Mais on nous verra ! dit Édouard Lanieu. Ne pensez-vous pas qu’il serait mieux de ramper, en faisant un petit détour… par là, tiens !… De cette façon on ne saura pas que nous déguerpissons d’ici.
— Ah ! ces jeunes, avec leur formation de commando ! soupira le capitaine. Ils sont bien mieux préparés que nous à cette guerre de Peaux-Rouges !… Espaçons-nous de quelques verges… Je vais en avant… Si je passe, suivez… Sinon !…
— Non, non ; moi, dit Édouard.
— C’est un ordre, sergent !
Le capitaine, à plat ventre, prend la route indiquée. Une dépression du terrain, surmontée çà et là de rochers, le cache parfaitement à la vue du tireur embusqué, puisqu’aucun coup de feu n’éclate.
Bientôt, les trois hommes parviennent à l’endroit décrit par Enrico Missiac. Le sommet du mur s’y est écroulé et l’on n’y a pas fait de réparations comme ailleurs. Ils le franchissent aisément ; les chiens restent à l’autre extrémité du parc. Se faufilant le long des bâtiments, ils arrivent jusqu’au caveau dont la porte cède facilement et les voilà dans la cave, sans avoir attiré l’attention. Aucun bruit ne se fait entendre. Le capitaine se risque à allumer sa lampe de poche. Une longue salle, au plafond en voûte, s’offre à leurs yeux. Vers le centre, un escalier aux marches de pierre.