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introduction

tromperie, qui se rient de la rétribution future et de l’immortalité. Voyez par exemple le H4 XL VII. 1 : « Lorsque viendra la rétribution, lorsque s’accomplira dans l’immortalité ce qui a été déclaré tromperie par les Dévas et les hommes pervers.
« Tandis que ce…[1] puissant me combat… viens à moi avec la sainteté ; que par Vohumanô, j’obtienne sa mort. Elle m’arrête la doctrine trompeuse de ce méchant ( ?) éloignant de la sainteté ; car il ne cherche pas à conserver au monde la sainteté. »
Enfln, les derniers vers du dernier Gâthâ, bien qu’obscurs, annoncent clairement une prière contre les ennemis de la loi et des Atharvans (Y. LII. 8.)
Nous le demandons à tout esprit exempt de prévention. Est-il possible de rapporter ces plaintes, si claires, si personnelles, du ministre mazdéen contrarié, persécuté, au dieu de l’empyrée auquel le démon orageux a ravi les nuages ? Non évidemment ; il ne s’agit dans tout cela, que d’une lutte terrestre, religieuse, et il serait absolument impossible d’y trouver la moindre trace de ce que l’on prétend y être et y être seul.
On verra ailleurs sur quelle base fragile, sur quels lambeaux de texte mal interprétés s’étaie le système mythique. Passons au troisième point. La lutte civilisatrice, elle aussi, se trahit en maints endroits. En voici les principaux : « Il détruit mes enseignements celui qui donne ses dons au méchant qui désole les champs et donne le coup de mort au juste » — « Mazda maudit ceux qui enseignent a donner la mort au bétail » — « Le corrupteur, sectateur des Kavis a incliné son intelligence dans la voie du méchant, produisant ces deux erreurs funestes, à savoir qu’il s’adresse au méchant pour avoir appui et que la vache doit être tuée » Y. XXXII. 10, 12, 14.
« Si quelqu’un est pour le juste un proche… s’il soigne le bétail avec diligence, qu’il habite, ô Ahura, les champs du bon esprit ! » — « Pour moi qui éloigne du pâturage l’incurie, fais-moi obtenir une longue vie, le bon esprit et les voies dans lesquelles tu habites, ô Ahura ! » — « Par ce bon esprit par lequel je m’applique à soigner les pâturages, je soupire après ta vue et ton entretien ô Ahura » Y. XXXIII. 3, 4, 6.
« Le méchant protège ceux qui s’opposent à la sainteté et à la circulation des troupeaux à travers les champs et les contrées. Cet homme au langage méchant périra par ses propres actes ; celui qui le tue suit les voies de la sagesse relativement au troupeau » Y. XLV. 4.
« Que l’on travaille pour la vache, la soignant pour notre nourriture » Y. XLVII. 5.
« Comment traitera-t-il la vache qui fournit les offrandes, celui qui la veut pourvue de pâturages ? » Y. XLIX. 2.
« Il te demande la sainteté et ton royaume afin qu’il possède du bétail[2] le pasteur juste, pieux, gouvernant selon la justice. »
« O toi qui as créé la vache, les eaux et les plantes, donne-moi l’immortalité et l’incolumité[3], la puissance et la prospérité » Y. L. 5, 7.
  1. Béndvo, mot de sens incertain ; probablement « persécuteur »p, de ban ou band.
  2. Litt. : la vache.
  3. Ou bien : par Hauratât et Ameretât, génies des eaux et des plantes