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LA PEUR

ment inoccupé ; que trois hommes le fouillent. Aux toits, chambres de domestiques, issues : trois hommes, vérifiez et restez-y. Les autres logements, plus tard. Nous deux, à la porte. Venez, vous !

Mes hommes grimpent, et l’assassin commence à comprendre, à me croire, en voyant que j’ai dégagé la route : je descends, il suit.

Je me retourne, et tirant mon écharpe d’une poche, je la lui tends :

— Service central. Prenez ça : laissez paraître un bout hors du gilet.

Je continue ma route : il suit.

Au seuil, deux agents sont en faction.

— Vous êtes là, vous ?… Par bonheur, nous y étions avant. Il me faut deux malins pour perquisitionner au premier : du tact et du coup d’œil, ne rien brusquer, mais ne rien négliger, un ouvrage de choix ! Deux malins ! Vous, et vous. Je garderai la porte avec celui-ci. Trottez !…

Fiers de ma confiance, ils se jettent dans le couloir ; je reste seul avec l’homme ; de l’épaule, je l’accule au cadre de la porte, et, sans le regarder, je parle :

— Vite ! Écoutez, répondez, sans mentir,