Page:Haraucourt - L’Âme nue, 1885.djvu/159

Cette page a été validée par deux contributeurs.


144
LA VIE INTÉRIEURE.

J’ai la tendresse humble des âmes
Qui se donnent sans désirer ;
Mon culte ne demande aux femmes
Que de se laisser adorer :


Mains jointes, front nu, tête basse,
Comme on adore, sous l’autel,
La vierge qui luit dans sa châsse,
Blanche sur le bleu clair d’un ciel.


Et je conserve à mon idole
Ce que Dieu lui mit de plus beau :
La pureté, cette auréole,
Et l’innocence, ce manteau.