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crut que le sang de son crime pleuvait autour de lui. Il mendiait aux arbres, aux buissons, un coin où se cacher. Il était venu jusqu’au seuil du pavillon. Mais il s’échappa en courant comme si cette maison eût tendu des griffes pour l’accrocher.

Dans les sentiers, les ramilles lui secouaient sur la face et la nuque une pluie de rosée.

Ses dents claquaient ; il sortit du bois.

Il rencontra la serre et y entra. La tiédeur du lieu le pénétra délicieusement ; il se possédait encore assez pour se réjouir d’un si heureux abri. Il ferma la porte avec un grand soin et vint se blottir dans un angle, contre une natte de paille, les genoux joints, les bras croisés sur la poitrine.

— Qu’on est bien là !

Il ne pouvait s’endormir, parce que ses dents claquaient trop fort. À la fin pourtant, il s’assoupit : d’une voix perceptible à peine, il répétait ce seul mot, ainsi qu’une dévote marmonne : « Pardon… pardon… pardon… »