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il y a ceci : le crime, la confiance… Elle est couchée près de lui. Elle dort sur son épaule !

Il se sauva,

Il gravit le perron ; quand ses doigts touchèrent le bouton de la sonnette, il comprit que tout cela lui était impossible.

Il s’affaissa sur les marches, et pour se soutenir, il prit dans sa main droite une branche de la rampe. Il posa le front sur son poing.

Au-dessus de lui, à lents intervalles, l’eau des brouillards amassée aux pentes du toit claquait en s’écrasant sur le verre de la marquise : ce bruit lui résonnait dans les oreilles et vibrait dans son corps entier.

Ses paupières étaient lourdes et sèches.

Il ne souffrait plus, il ne pouvait plus.

Il s’habitua même au tintement des gouttes.

Sa gorge était desséchée ; le froid des pierres le glaçait jusqu’au cœur. Accoté à cette rampe de fer il dormit, noir, informe, et pendant son sommeil, la fièvre le remuait comme une loque mouillée qui brandille dans la brise.

Lorsqu’il se réveilla, il avisa dans le ciel une grande nappe verte et rose qui montait en éteignant les astres. La goutte d’eau tapait toujours. Il vit qu’il avait la tête nue et eut peur d’être surpris là. Plié en deux, faible à penser qu’il allait choir sur tous ses pas, il s’enfuit vers le bois.

Là, d’autres gouttes tombaient des branches. Il