Page:Haraucourt - Amis, 1887.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De très près, il murmura une réponse, et elle se voila derrière son éventail.

— Pourquoi donc, alors ?

— Pour que vous me les accordiez toutes.

— Y pensez-vous ? Que dirait la comtesse ? Et son mari ? Je tiens à mes yeux !

— On dirait que je vous aime.

— Déjà ? Et pour la vie ?

— Je le jure sur votre honneur.

— Je suis bien tranquille ! Les hommes disent « toujours », les femmes « jamais », et cela signifie une fois ou deux.

Dans une salle, des gravités jouaient au whist.

Georges quittait peu la Parisienne. Le substitut Perrenet les aborda ; il arrondit quelques phrases avec autorité.

— Mon frère l’a connu à l’École de droit, dit tout bas la sous-préfète. Un jour, à la suite d’une altercation, un camarade gifla M. Perrenet ; il recula avec dignité et dit : « Ah, point de menaces, n’est-ce pas ? »

Le jeune magistrat les suivit au buffet ; ils rencontrèrent la comtesse au bras de Valtors.

— Vous faites des conquêtes. Georges ?

D’Arsemar survint.

— Eh bien, monsieur le comte, avez-vous quelque bonne nouvelle de votre protégé ?

— Quel protégé, monsieur le substitut ?

— Barraton ! L’oubliez-vous ? Avouez que vous m’en avez voulu ; je ne vous en veux pas.