Page:Hannon - Au clair de la dune, 1909.djvu/112

Cette page a été validée par deux contributeurs.
92
AU CLAIR


Les nuits fraîchissent… Dans les bois
Les arbres, s’en devenant chauves,
Pleuvent leurs feuilles bientôt fauves
Sur l’été maussade aux abois.

L’aube emperle, chaque matin,
La plaine où le lièvre en goguette
Boit la rosée, hume le thym,
Sans souci du chasseur qui guette !

L’automne en commençant son bail
Nous promet de nouvelles fêtes…
Le sorbier suspend sur nos têtes
Ses pendeloques de corail.

L’hirondelle vers d’autres rives
Fuit, cherchant des cieux moins voilés,
Et voici revenir les grives
Ivres des beaux raisins volés.

C’est aussi la saison des huîtres…
Le Train jaune n’opère plus :
Monsieur réclame en ses épîtres
Madame aux regrets superflus.