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otages ; il n’est pas encore tout à fait convenu de ces arrangements, mais je me flatte de l’y amener. » Le lendemain, La Bourdonnais recevait de Pondichéry un avis qui aurait dû à tout jamais lui faire repousser le projet de rançonner la ville.

Un événement imprévu venait de se produire : l’intervention du nabab d’Arcate en faveur des Anglais. Dupleix, déterminé à poursuivre ses projets sur les établissements anglais, mais ne voulant pas se mettre l’armée d’Anaverdikan sur les bras, « conçut un plan par lequel Madras serait à toujours perdu pour les Anglais ; dans ce but, il envoya immédiatement à son agent à Arcate des instructions pour informer le nabab qu’il ne prenait Madras que pour le lui remettre aussitôt après la reddition ». Par une dépêcbe datée du 21, il prévenait La Bourdonnais de cette nouvelle phase de l’affaire : « Le nabab, sans doute gagné par les offres des Anglais, vient de me dépêcher une lettre, par laquelle il me marque sa surprise de ce qui se passe à Madras et menace, si je ne fais lever le siège, d’y envoyer son armée. Je sais à merveille ce que cela veut dire, et je crois avoir trouvé le moyen de le faire taire en lui faisant dire par l’homme que nous avons à Arcate que lorsque nous serons maîtres de Madras, on la lui remettra, bien entendu dans l’état que nous jugerons convenable. Il faut prendre la place et ne point écouter les propositions que l’on pourrait faire pour la rançonner. Ce serait tromper le nabab et l’engager à se joindre à nos ennemis. » Le conquérant de Madras, dans l’élan du premier mouvement, répondit le 24 : « Dites-moi l’état où je dois mettre la place pour la rendre au