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au remboursement de ces avances. C’était Papiapoulé qui en avait la perception. Godeheu feignit de croire que c’était la caisse de la Compagnie, et non celle de Dupleix, qui avait fourni les fonds. Avec une ignorance profonde des choses de l’Inde, ou une effronterie rare, il soutint que du moment « où il avait été nommé gouverneur, il avait pris en même temps la nababie, qu’on lui devait le compte des contributions d’Arcate », et s’empara des revenus des provinces hypothéqués, comme s’ils eussent été propriété engagée à la Compagnie. Lorsque les réclamations de Dupleix se produisirent, Godeheu s’arrangea pour que les comptes de Dupleix ne reçussent l’approbation d’aucun agent ayant droit.

Ainsi « à peine Papiapoulé[1] fut-il arrêté, que Dupleix m’envoya, dit Godeheu, un compte en français des recettes et dépenses de ce receveur, avec prière de le parafer. Je refusai, en répondant qu’il fallait que ce compte fût examiné sur les originaux que le percepteur devait avoir tenus en malabare. Un quart d’heure après, Dupleix me fit faire la même demande, qui fut suivie de la même réponse. Son secrétaire revint encore pour me persuader que je devais parafer le compte, afin de constater ce dont M. Dupleix était en avance avec la Compagnie. Je répondit que c’était le compte de Papiapoulé que je voulais ; que si Dupleix était créancier de la Compagnie, il devait en fournir un certifié de lui et non de moi, et que je n’aurais garde de mêler le sien avec celui de Papiapoulé. Dupleix me fit alors prier de

  1. Réfutation des faits imputés au sieur Godeheu par le sieur Dupleix.