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le seul moyen de dissiper toute incertitude et d’apaiser tous les troubles.

« Le choix est tombé sur M. Godeheu. Nous ne doutons pas que vous ne l’aidiez autant qu’il sera en vous dans l’exécution de sa commission, et nous comptons que vous prouverez par cette conduite que vous avez toujours tourné vos vues et dirigé vos démarches sur ce que vous avez pensé être le bien et le véritable intérêt de la Compagnie. »

Et comme si cela n’eût pas été suffisant pour anéantir tout sentiment de défiance dans l’esprit de Dupleix, Godeheu poussa l’hypocrisie jusqu’à lui écrire, le 31 mai 1754, de l’île de France où il relâchait : « Avec une santé assez délicate et fixé depuis longtemps comme je l’étais au port de Lorient, dont je me faisais un plaisir et mon unique occupation, je ne m’attendais pas à me voir chargé d’une mission dont je sens plus qu’un autre tout le poids et à être obligé d’entreprendre un voyage pénible que l’on a enfin exigé de mon obéissance, après trois mois d’une résistance qu’il ne m’a pas été possible de prolonger plus longtemps.

« Presque étranger dans les affaires des Indes et uniquement occupé de celles de la marine, j’aurais plus eu lieu de craindre de me voir revêtu du titre de commissaire du Roi et de la Compagnie, que d’en être flatté, quelque honneur qu’il me fasse, si je ne l’avais enfin regardé comme une occasion de m’instruire et de profiter de vos lumières pour me mettre à portée de répondre avec satisfaction aux vues du ministre et de la Compagnie. Ces vues d’ailleurs ne regardent pas les affaires de Pondichéry particulièrement, mais tous les