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férer au souverain. » Le roi confirmait les pouvoirs du gouverneur ; il lui donnait pour ainsi dire l’investiture. On avait organisé les autres comptoirs de la Compagnie sur le modèle de Pondichéry. Chandernagor, Mahé, Calicut, Karikal avaient leur gouverneur et leur conseil respectifs, mais entièrement subordonnés au pouvoir de Pondichéry. Il était de règle d’établir les mêmes institutions dans tout nouvel établissement fondé ou conquis.

Dupleix est donc enfin dans un poste où il pourra déployer tous ses talents d’homme d’État, et il y entre au moment où les circonstances réclament l’action d’un politique.

La Compagnie des Indes avait été fondée sous le ministère de Colbert, qui lui avait concédé des privilèges étendus et le monopole du commerce avec l’Inde pendant cinquante ans. La Compagnie était affranchie de toute redevance, et le gouvernement, qui lui promettait l’appui de ses vaisseaux et de ses troupes, s’engageait à rembourser les pertes qu’elle pourrait éprouver dans le cours des dix premières années. Elle était constituée au capital de quinze cent mille livres tournois. Louis XIV, pour encourager les souscriptions de la noblesse, déclarait, dans son édit d’août 1664, qu’un homme de noble naissance ne dérogeait pas en faisant le trafic avec l’Inde. Les débuts de l’entreprise furent brillants et bien en rapport avec le génie de la race française. Caron et Martin, qui se succédèrent dans les difficiles fonctions de gouverneur, montrèrent de remarquables talents militaires et politiques.

On créa des comptoirs à Surate et à Mazulipatam. On jeta les fondements d’une ville, que les indi-