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son évêque pour faire des représentations au Roi. J’apprends que ces représentations n’ont abouti à autre chose qu’à l’envoi d’un envoyé avec quelques présents auprès de l’empereur de Chine. Ce moyen dont la nation a fait usage plusieurs fois inutilement n’aura pas d’autre effet que par le passé. Cette place, réduite à la plus grande misère, ne peut que tomber au pouvoir des Chinois qui tyrannisent cruellement le peu d’habitants qui se soutiennent avec bien de la peine. Il est certain que cet endroit est à charge aux Portugais, qui n’en savent pas tirer tout l’avantage dont une autre nation profiterait. Les Hollandais, connaissant la situation, ont fait pendant la guerre avec l’Espagne diverses tentatives pour s’en rendre maîtres, et toujours inutilement. Les Anglais ont offert des sommes considérables à la cour de Portugal, qui, par rapport à la différence de religion, n’a jamais voulu s’y prêter. Cet inconvénient ne se trouve pas chez nous, et la cour de Portugal, embarrassée de ces établissements, pourra se prêter à cette cession. « Je crois qu’un million ou deux feraient l’affaire, à la condition de permettre aux religieux portugais d’y conserver leurs maisons pour faciliter l’entrée de leurs missionnaires dans la Chine. On pourrait prendre quelques arrangements pour la nomination de l’évêque et du clergé de la cathédrale. On sent mieux en Europe que nous dans l’Inde les règlements nécessaires pour ces sortes d’affaires ; mais je crois qu’on pourrait laisser au roi de Portugal le patronage en nommant à chaque mutation. Le point essentiel est la libre entrée à tous les missionnaires ; on ne peut s’en écarter, et le roi de Portugal, sûr de celui-là, passera aisément sur tous les