Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/290

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans son camp et se contentait d’occuper les positions des Cinq Rocs et du Rocher d’Or, pour reprendre le blocus.

Lawrence fut sur ces entrefaites rejoint par cent quatre-vingt-sept Européens et trois cents cipayes. L’équilibre numérique entre les deux armées étant ainsi rétabli, il résolut de reprendre l’offensive et de chasser l’ennemi de ses lignes. Le 27 septembre, à trois heures du matin, il se jeta avec toutes ses forces sur les quartiers de Naude-Rajah, qui ne firent aucune résistance, se replièrent sur les bataillons français postés au Rocher d’Or et au Pain de Sucre, et y mirent la confusion et la panique. On se tirait l’un sur l’autre. Lawrence chargea les Français, les tourna et les repoussa jusqu’au Cauveri, qu’ils traversèrent en désordre, laissant sur le champ de bataille onze canons et deux cents tués ou blessés. Les Anglais firent cent onze prisonniers !

Dupleix n’était pas dompté. Devant cette succession de défaites, il s’écriait seulement : « Je n’ai pas un homme de tête pour conduire la moindre opération. Que n’ai-je eu un Bussy à la tête de l’armée de Trichinapaly ! que de choses n’eût-elle pas faites ! » Cependant, comme il lui fallait réparer ces revers et réorganiser ses troupes, avant de reprendre le siège de la ville, qu’il se jurait de réduire, il résolut d’entrer en négociation avec les Anglais, pour gagner du temps. Il y eut de longs pourparlers préliminaires. Selon l’expression de Dupleix, les Anglais, eux aussi, croyant que le fruit n’était pas encore mûr, cherchaient à tirer les affaires en longueur ; on n’aboutissait pas.