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en même temps il veut vous donner des défiances contre ceux qui environnent le nabab, afin de vous dégoûter d’une entreprise qui lui sera bien plus profitable sans vous et le nabab.

« Saïd-Lasker-Kan le seconde au mieux, et ce sera nous et le nabab qui seront les dupes de cette bonne foi que vous croyez trouver en lui. Vous avouerez peut-être dans peu que mes conjectures sont vraies…

« Je vous ai déjà marqué mon sentiment sur le nabab. Si celui-ci voulait prendre le parti de la retraite, vous pourriez vous accorder avec son frère.

« Je crois aussi que si vous faisiez cesser la jalousie de Saïd-Lasker-Kan en lui marquant que vous avez résolu de ne vous mêler que de la sûreté du nabab, cet homme reviendrait et abandonnerait tous les projets qui peuvent déranger tout ce que vous avez fait pour Salabet-Singue.

« En vous laissant la liberté de prendre un parti convenable aux circonstances où vous vous trouverez, il faut que vous ayez toujours pour point de vue l’honneur du roi, celui de la nation, le vôtre et le mien… Je vous l’ai déjà dit, c’est vous qui avez fait le nabab ce qu’il est, qui l’avez soutenu et affermi, qui avez fait la paix avec Balladgi-Rao. La raison et votre honneur doivent vous engager à bien finir. »

Quelques jours après, le 17, il écrivait encore à Bussy au sujet du ministre de Salabet-Singue : « Votre jonction avec Saïd-Lasker-Kan, que vous avez jugée nécessaire pour détruire les complots, mérite nos attentions et celles du nabab. Obligé, comme il fait, de céder à la mauvaise volonté de cet homme, ne serait--