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« Ainsi, disait-il, je pourrai mieux surprendre les secrets des deux adversaires du soubab, les diviser sûrement et choisir le moment opportun où il sera nécessaire de faire des propositions d’alliance à l’un ou à l’autre. » En réalité, son but était de cimenter l’alliance des Mahrattes avec Gazendi-Kan, dans l’espoir d’expulser avec Salabet-Singue le général français et ses troupes. L’action délétère de ce traître, l’importance des avantages offerts au Peishwa par le prétendant, dont une forte partie de la noblesse du Dékan reconnaissait les droits, allaient amener la conclusion d’un traité entre les deux princes, lorsque Gazendi-Kan mourut, empoisonné par sa belle-mère. Ses partisans se dispersèrent. Balladgi-Rao, assez embarrassé de la situation que lui faisait ce meurtre, resta seul en face du soubab ; il était clair que son désir le plus vif, c’était la paix.

Jamais mort n’arriva plus à propos. Pour Salabet-Singue, c’était peut-être le salut ; pour Dupleix, c’était le moyen de recouvrer sa liberté d’action dans le Carnate. Il pouvait maintenant, dans les négociations, « tenir la dragée haute » au Maïssour, et dicter ses conditions à Balladgi-Rao ; la tragédie d’Aurungabad lui rendait l’ascendant perdu. On signa bientôt après la paix avec les Mahrattes. Morari-Rao et ses cavaliers passèrent au service de la France, moyennant un subside de cent vingt-cinq mille roupies par mois.

On termina les pourparlers avec Naude-Rajah par la conclusion d’un traité, qui obligeait ce dernier à donner à Dupleix quinze lacs de roupies et à fournir un contingent de trois mille cavaliers et de cinq mille