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destiné à opérer dans le Carnate, et qui devait le premier marcher à l’ennemi. Ce procédé de sélection ne lui fournissait qu’environ deux cents hommes ; il expédiait les trois cents autres à Bussy, en donnant l’ordre de leur faire faire l’exercice en route et de les plier à la discipline pendant le voyage. Il faisait débarquer cent cinquante matelots, qu’on remplaça par des lascars, pour renforcer l’armée du Carnate, dont il confiait le commandement à son neveu, le chevalier de Kerjean, qui s’était distingué aux côtés de Bussy. Le 5 août, tous ces préparatifs étaient terminés. Il examinait alors sur quel point il devait porter l’offensive.

Les Anglais venaient de partager leur armée en deux corps. L’un, le plus gros, restait à la garde de Méhémet-Ali-Kan et occupait Tiravadi ; l’autre, composé de deux cents grenadiers et de mille trois cents cipayes, sous les ordres de Kinneer, était détaché contre Gingy.

Que devait faire Dupleix ? Le parti le meilleur, c’était évidemment de négliger l’armée de Tiravadi et de porter tout l’effort sur celle qui avait Gingy pour objectif. En effet, la première était la plus nombreuse ; elle s’appuyait sur une forte base d’opération, et il était évident que, pour en venir à bout, il faudrait toute une série de manœuvres. La seconde, au contraire, arrêtée sous les murs de Gingy, susceptible d’être prise entre les défenses de cette ville et l’expédition partie de Pondichéry, risquait d’essuyer une défaite. Dupleix résolut donc de jeter toutes ses forces sur le détachement de Kinneer.

Il envoya à Brenier, qui commandait à Gingy, l’ordre de se défendre jusqu’à la dernière extrémité, et fit