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était venu d’envoyer au général des instructions plus détaillées. « Vous devez être attentif, lui écrivit-il, à ce qui se passe du côté de Delhy… Il faut se lier entièrement avec Balladgi-Rao pour se soutenir réciproquement dans cette partie de l’Inde, soit pour rétablir l’empereur détrôné, s’il l’est, soit pour empêcher que le nouveau venu ne fasse des progrès, soit pour profiter des circonstances qu’une telle révolution peut présenter.

« Il est certain que si Salabet-Singue était joint aux Mahrattes et soutenu de nos forces, on serait en état de faire la loi à toute l’Asie. Si la révolution de Delhy a lieu, après que l’on aura vu quelle tournure elle acquiert, et ce que devient la famille royale, on pourra faire prendre le titre de roi du Dékan à Salabet-Singue. Cette dernière idée ne doit pas être mise au jour jusqu’à ce que le fruit ne soit mûr… Ma conviction est que l’on doit travailler à une union intime de Salabet-Singue avec Balladgi-Rao. Le premier point de cette alliance doit être l’accomplissement en entier du dernier traité de paix conclu avec celui-ci et une garantie réciproque des possessions respectives, envers et contre tous. Je ne doute même pas qu’il serait facile de tirer de Balladgi-Rao une bonne somme. La joie que causerait une telle alliance à ce Mahratte le porterait à l’accorder sans peine. On pourrait encore convenir avec lui des pays conquis par chacun et qui demeureraient en la puissance de celui qui les prendrait…

« Naturellement, je serais l’arbitre des différends à survenir entre Salabet-Singue et Balladgi-Rao ; tout resterait dans le statu quo jusqu’à ma décision à laquelle les parties seraient obligées de se soumettre. Pour