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200 Anglais et 1,000 cipayes. Quelques jours après, le 11 septembre 1751, Clive entrait en vainqueur à Arcate.

Cette nouvelle, si elle surprit Dupleix, ne l’effraya pas. À son sens, la manœuvre du général anglais, c’était à la fois un brillant fait d’armes et un piège. Le voir, c’était le détruire. La capitale du Carnate aux mains de l’ennemi, ce n’était qu’un accident de guerre. L’important, c’était toujours la prise de Trichinapaly. L’héritier d’Anaverdikan et ses auxiliaires prisonniers, que pouvait Clive ? Menacé par l’armée que la chute de Trichinapaly rendrait disponible, il évacuait forcément Arcate ou y capitulait à son tour. Dupleix expédia à Law des renforts en artillerie et en infanterie, et en le mettant au courant des événements qui venaient de s’accomplir, il lui remontrait la nécessité d’agir avec vigueur et de réduire la place dans le plus bref délai.

Malheureusement Law n’obéit pas et ne sut pas maintenir l’impétuosité irréfléchie de Chanda-Saïb, qui, en proie aux alarmes, détacha de son armée un corps de quatre mille hommes sous le commandement de Rajah-Sahib, son fils, pour reprendre Arcate. Law, après le départ de la division hindoue, se prétendit trop affaibli pour se battre.

Dupleix sut la résolution de Chanda-Saïb trop tard pour en suspendre les effets. Mais il était facile de bloquer Clive dans sa conquête, tout en continuant le siège de Trichinapaly. S’arrêtant à ce parti, pour mettre les Hindous en état de lutter sans désavantage contre les Anglais, il donna à Rajah-Sahib une centaine de soldats de ligne.