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manœuvres, l’énergie et le bon vouloir de M. Bouvets, son chef, à une simple diversion et à un secours de trois cents hommes jetés dans Madras à la barbe des marins de la Grande-Bretagne. Ce n’était rien et c’était beaucoup ! Ce renfort écartait une des plus cruelles préoccupation de Dupleix, le souci de Madras, dès lors en état de tenir.

La flottille repartit presque aussitôt. Une nouvelle foudroyante venait de s’abattre sur Dupleix. Des dépêches du ministère et de la Compagnie lui annonçaient qu’une formidable expédition dirigée contre Pondichéry avait été décidée par l’Angleterre, et que, le 15 novembre 1747, l’amiral Boscawen, à la tête de huit vaisseaux de guerre et de onze transports, avec quatorze cents hommes de troupe régulière, avait pris la mer, qu’il devait se renforcer au Cap de six navires, de quatre cents Hollandais, et qu’il arriverait devant Pondichéry presque aussitôt que le navire porteur des lettres de la Compagnie. Les directeurs terminaient par des exhortations à faire bonne contenance ! De troupes, d’argent, de munitions, d’armes, il n’en était point question.

Ce nouveau coup n’entama point l’énergie de Dupleix. L’Angleterre n’avait sur toute la côte qu’un point de débarquement, Gondelour, voisin de Pondichéry, véritable ouvrage avancé du fort Saint-David, tête de pont sur la mer. Si les Français occupaient cette redoute après en avoir chassé la garnison, Boscawen, ne pouvant plus communiquer avec Saint-David, n’avait pas de base d’opération et ne pouvait mettre ses troupes à terre. Dupleix vit cela d’un coup d’œil et fit partir huit