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introduction générale

tant de circonstances et de considérations, qu’on ne peut la définir exactement, sans de grands développements.

Pour le moment, mon intention est de ne considérer que la sécurité relative au maintien de la paix et de la tranquillité, aussi bien contre les armes et l’influence des nations étrangères, que contre les dangers de même genre pouvant découler de causes intérieures. Comme le premier de ces dangers se présente le premier, il convient que je m’en occupe tout d’abord. Commençons donc par examiner si le peuple a tort de croire qu’une Union intime sous un gouvernement national énergique lui donne la plus grande sécurité possible contre les hostilités venant de l’étranger.

Le nombre des guerres qui ont éclaté ou qui éclateront dans le monde varie avec le nombre et l’importance des causes réelles ou prétendues qui les provoquent ou les font naître. Si cette observation est juste, il est utile de rechercher s’il y a autant de justes causes de guerre avec une Amérique unie, qu’avec une Amérique désunie ; au cas, en effet, où l’Amérique unie nous donnerait le moins de guerres, il serait démontré que, à cet égard, l’Union est le moyen le plus sûr pour maintenir le peuple en état de paix avec les autres nations.

Les justes causes de guerre résultent, le plus souvent, de la violation des traités, ou des attaques directes. L’Amérique a déjà formé des traités avec six nations étrangères, qui toutes, à l’exception de la Prusse, sont des puissances maritimes, en état, par conséquent, de nous nuire et de nous porter préjudice. Elle a aussi un commerce étendu avec le Portugal, l’Espagne, la Grande-Bretagne ; elle a encore, avec les deux dernières, des rapports de voisinage.

Il est de la plus haute importance pour la paix de