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40 DANGEPiS DE LiUERHK EMIŒ LES ÉTATS commerce, seraient impatieumment supportés par les Etais tributaires. La situation respective de New York, de Connecticut et de New-Jersey nous en offre un exemple. New-York, pour subvenir à ses dépenses, doit percevoir des droits sur ses importa- tions. Une grande partir de ces droits est payée par les habitants des deux autres Etats, à raison de la consommation qu'ils font des objets que nous im- portons. New-York ne voudrait ni ne pourrait ja- mais abandonner cet avantage. Ses citoyens ne con- sentiraient pas à exempter les citoyens des Etats voisins d'un impôt qu'ils payent eux-mêmes, et, y consentiraient-ils, qu'il ne serait pas possible de dis- tinguer sur nos propres marchés entre les acheteurs. D'un autre coté, Connecticut et New-Jersey se sou- mettraient-ils longtemps à une taxe établie par New-York à son profit exclusif ? Posséderions-nous, tranquillement et sans contestation, un monopole dont nous tirerions des avantages si odieux à nos voisins, et, à leur avis, si oppressifs? Pourrions-nous le défendre contre les efforts réunis de Connecticut et de New-Jersey? Ce sont des questions auxquelles on ne peut, sans témérité, répondre par l'affirma- tive. La dette publique de l'Union serait une nouvelle cause de dissensions entre les Etats séparés ou les Confédérations. Le partage en premieur lieu, et ensuite l'extinction progressive de la dette produiraient éga- lement des mécontentenlenls etde l'animosité. Com- ment trouver une règle de partage satisfaisante- pour tous? Il n'en est guère à laquelle on ne puisse opposer des objections sérieuses. Ces objections, bien entendu, seraient exagérées par les intérêts opposés des parties. Les opinions des différents Etats sont partagées, même sur le principe général du paiement de la dette publique. Les uns, peu tou-