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DIX-NEUVIÈME LEÇON


LE MONDE

Après avoir achevé la théorie générale du mouvement et de ses causes prochaines, après avoir rattaché cette théorie à la philosophie première, Aristote passe à l’étude détaillée des êtres naturels. Cette étude se divise en trois parties : l’étude du ciel, qui vient d’abord, est suivie de celle des êtres générables et corruptibles. Mais celle-ci comporte deux subdivisions : l’une est consacrée aux choses qui ne vivent pas, l’autre a pour objet les vivants. L’étude des êtres vivants commence par celle de l’âme, et c’est seulement après le Περὶ ψυχῆς que viennent les traités de biologie proprement dite. À cette différence près qu’Aristote donne place dans ce livre à des recherches plus spécialisées que celles dont se compose sa théorie générale du mouvement, le Π. ψυχῆς joue dans l’étude des êtres vivants un rôle parfaitement analogue à celui de la Φυσικὴ ἀκρόασις dans l’étude des êtres naturels en général. Il s’agit en effet, dans le Π. ψυχῆς, d’indiquer les principes des activités vitales de chaque degré, et, par le moyen d’une activité supérieure qui s’ajoute aux autres activités vitales comme leur couronnement, de rattacher la théorie des êtres vivants à la métaphysique. Car, de même qu’il y a une cause motrice qui, tout en produisant des effets naturels, n’est plus naturelle, de même il y a une âme qui n’appartient plus à la nature. Pour suivre exactement le plan d’Aristote, nous devrions donc exposer la théorie de l’âme avant de nous occuper de la biologie. Toutefois il n’y aura sans doute nul