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clusion est quelquefois une proposition qui, prise dans sa vérité, est une nécessaire), ni la nécessité (car leur prétendue conclusion est quelquefois une proposition qui, dans sa vérité, est une contingente). Reste donc qu’ils sont capables d’établir la non-nécessité et rien d’autre. Voici les exemples d’Aristote[1]. Le syllogisme suivant donne une conclusion qui, en vérité, est une nécessaire :

Nul être pensant n’est corbeau ;
Or il est possible que tout homme soit un être pensant ;
Donc il est possible que nul homme ne soit corbeau.

La vérité est : Il est nécessaire que nul homme ne soit corbeau. Inversement, un autre syllogisme donne une conclusion qui, dans sa vérité, est une contingente :

Nulle science ne se meut ;
Or il est possible que tout homme soit science ;
Donc il est possible que nul homme ne se meuve.

Un type de syllogisme qui paraît conclure indifféremment par la nécessité ou par la contingence ne peut, en réalité, conclure ni par l’une ni par l’autre. Il ne saurait donc, à vrai dire, conclure que par la non-nécessité (34 b, 19-35 a, 2).

Nous venons de voir quels sont les modes concluants à conclusion universelle. Passons à ceux de la même espèce qui ne concluent pas, ou du moins ne concluent pas sans qu’on transforme une des prémisses. Si, dans la mineure, la proposition qui dépend du mode est négative (AE), ou si la proposition qui, dans la mineure, dépend du mode et, d’autre part, la majeure assertorique, sont négatives toutes doux (EE), il n’y a pas de conclusion, à moins qu’on ne transforme les mineures en affirmatives. Si la négation dans la mineure porte sur le mode : Or il n’est pas possible que…, que la majeure assertorique soit négative ou même

  1. Observons que du reste ces exemples ne le satisfaisaient pas pleinement, puisqu’il a noté qu’il conviendrait de prendre des termes meilleurs, 35 a, 2 ; cf. Waitz, ad loc. (p. 412).