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viennent les propositions contingentes. Lorsque nous concluons que : Il est possible que tout Γ soit Α, notre raison peut être que Α est un attribut possible de Β et que Β est, assertoriquement, un attribut de Γ, ou bien que Α est un attribut possible de Β et que Β est un attribut possible de Γ. Bien que, dans ce second cas, le raisonnement ait quelque chose de plus compliqué, en ce qu’il superpose une possibilité à une autre, tandis que, dans le premier, une seule possibilité intervient, cependant, au point de vue de la théorie des syllogismes modaux, un syllogisme à deux prémisses contingentes est moins compliqué qu’un syllogisme où il entre une prémisse contingente et une prémisse assertorique. C’est pourquoi nous commencerons par les syllogismes à deux prémisses contingentes (32 b, 23-37, fin du ch. 13). Aristote étudie d’abord les syllogismes à deux prémisses contingentes de la première figure, puis les syllogismes dont l’une des prémisses seulement est contingente, dans la première figure également. Viennent ensuite les mêmes syllogismes de la seconde et enfin de la troisième figure.

Considérons donc les syllogismes à deux prémisses contingentes de la 1re  figure. Les modes bArbArA et cElArEnt sont des syllogismes parfaits et évidents, parce que ce qui se peut de l’attribut, lequel se peut du sujet, se peut du sujet. De même les modes dArII et fErIO. Comme on peut transformer une contingente négative en une affirmative, le mode AE est recevable, parce qu’on le transforme en AA[1] ; de même le mode EE qui devient EA (ou, si l’on veut, AA) ; de même le mode AO, qui devient OI ; de même enfin à coup sûr, bien qu’Aristote ne le dise pas[2], le mode EO, transformable en AI (ch. 14 déb. — 33 a, 34). — Si la majeure est particulière, quelle que soit sa qualité et quelles que soient d’ailleurs la quantité et la qualité de la mineure, il n’y a pas de conclusion. Posons que : Quelque Β est Α. Peut être Β a-t-il plus d’extension

  1. Et non en AI, comme l’admet, sans qu’on voie pourquoi, Rondelet, p. 241.
  2. Voy. Waitz, ad 33 a, 34 (I, 407) et Rondelet, loc. cit.