Page:Hamelin - Le Système d’Aristote.djvu/120

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

HUITIÈME LEÇON


LE CONCEPT

Le plan de la logique d’Aristote est en gros facile à saisir. L’objet final de la logique étant l’ensemble des procédés scientifiques et, avant tout, la démonstration, il faut que la logique s’occupe des éléments dont la hiérarchie constitue la démonstration, c’est-à-dire du syllogisme, de la proposition ou du jugement, du terme ou du concept. Mais, lorsqu’on veut considérer ce plan d’un peu près, on trouve qu’il n’est pas parfaitement net. En effet le syllogisme suppose des opérations élémentaires qui produisent les propositions et les termes. Entre ces trois opérations l’ordre hiérarchique est visible. Examinons au contraire la démonstration et le syllogisme. La démonstration n’est pas une opération nouvelle et plus composée, dont le syllogisme soit l’élément ; c’est seulement un syllogisme dont les prémisses sont d’une nature particulière. Mais, s’il y a deux sortes de syllogismes, il y a sans doute aussi deux sortes de propositions ; ou, pour mieux dire, puisque c’est le caractère propre de ses prémisses qui fait que le syllogisme scientifique est scientifique, il est indubitable qu’il y a deux sortes de propositions, les unes scientifiques et les autres, non. Comment n’en serait-il pas de même des termes ? Comment n’y aurait-il pas des concepts scientifiques et des concepts non scientifiques ? Ainsi, ce qu’Aristote aurait dû faire, ce n’est pas de superposer la démonstration au syllogisme et, médiatement, aux éléments du syllogisme ; il aurait dû diviser toutes les opérations de la logique en scientifiques et non scientifiques. Nous aurions eu d’une partie concept,