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s’il y a des degrés dans la similitude, par contre le double ne peut être plus ou moins double (b, 20-26). Tout relatif, bien énoncé, a son corrélatif (ἀντιστρέφον) : maître, esclave, double, moitié (b, 27-7 b, 14). Entre les corrélatifs il y a souvent, comme dans les deux exemples précédents, simultanéité naturelle (ἅμα τῇ φύσει) ; mais il n’en est pas toujours ainsi, car l’objet de la science ou de la sensation (τὸ ἐπιστητόν, τὸ αἰσθητόν) peut exister antérieurement à l’une ou à l’autre. D’autre part, tandis que la non-existence ou la suppression de l’objet entraîne celle de la faculté corrélative, la réciproque n’est pas vraie[1] (b, 15-8 a. 12). Enfin c’est une question (ἀπορία) de savoir si le relatif est seulement ce qui se réfère à autre chose. Si en effet le relatif peut être quelque chose de plus que ce rapport, alors au moins les substances secondes seront quelquefois des relatifs ; car la tête et la main, non en tant que telle ou telle (ce seraient alors des substances premières), mais en tant que tête et que main, seront la tête et la main du corps. Toutefois la vérité est que tout l’être du relatif est proprement dans la relation (8 a, 32, 39 : ἔστι δὲ τὸ εἶναι τοῖς πρός τι ταὐτὸ τῷ πρός τί πως ἔχειν) et que qui sait un des termes sait le tout de l’autre : par exemple, le double est le double de ce qui en est la moitié ; au contraire la connaissance de la tête et de la main ne donne pas la connaissance totale du corps (a, 13 ad fin.). — La qualité, le ποιόν (c. 8) a plusieurs acceptions. Une première espèce comprend l’ἕξις et la διάθεσις, que nous avons déjà eu à mentionner à propos des relatifs : de la première Aristote donne comme exemples la science, la vertu ; de la seconde, la chaleur et le refroidissement, la maladie et la santé (déb.a, 13). En second lieu, c’est l’aptitude ou l’inaptitude naturelles à faire, à subir une action ou à y résister (δύναμις φυσικὴ ἢ ἀδυναμία τοῦ ποιῆσαί τι ῥᾳδίως ἢ μηδὲν πάσχειν) : ainsi l’aptitude à courir facilement dans un coureur ; chez l’homme sain ou l’homme maladif, l’aptitude ou l’inaptitude à n’être pas affecté par les causes de

  1. τὸ μὲν ἐπιστητὸν ἀναιρεθὲν συναναιρεῖ τὴν ἐπιστήμην, ἡ δὲ ἐπιστήμη τὸ ἐπιστητὸν οὐ συναναιρεῖ