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ALEXANDRE DE RIVIÈRE

Et de luisante agate, à se mirer dedans,
De cèdres odoreux rondement lambrissées,
Avec étoilles d’or et roses damassées,
Pour les laisser en friche, et ne permettre pas
Qu’auqu’un habite fors les caves et le bas ?

Ces caves, ces étables sont la terre, la mer, qui renferment une foule d’animaux.

Et les païs astrez si beaux vuides seront !
Ains plustost les cerveaux de ceux qui le croiront.

Le poète, dont l’imagination s’égare dans les espaces, découvre aisément la cause des taches de la lune, il prétend

Que la Lune est non moins que la boule terreuse
De tertres et vallons hauts et bas montueuse,
Selon que depuis peu l’inventif Galilé
L’avoir veu nous asseure en son Nonce etoillé[1].

Palingene était mort avant que Galilée se fût révélé ; Rivière a donc tout le mérite de cet hommage à l’illustre astronome ; il en arrive, d’ailleurs, à ce point de son poème, à voler presque de ses propres ailes. Le nom de Galilée revient, celui de Tycho-Brahé apparaît, avec un juste tribut d’éloges, dans une théorie de la rotondité de la terre, plus scientifique que celle de son immobilité. Rivière établit que la terre est ronde — l’Équateur et les Antipodes en font foi — et l’Astronomie le confirme,

  1. Le Sidereus Nuntius de Galilée, où il expose ses découvertes astronomiques, parut in-4o, à Florence, en 1610.