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ALEXANDRE DE RIVIÈRE

Dans les cieux etoillez, l’an septante et deuxième
Après mille cinq cens, regnant Charles neufième[1],


et, au sujet du Cygne :

Cygne qui sa poitrine argenta d’une etoille
Qui l’an mille six cens parut au Ciel nouvelle
Du sang de Medicis avec Henry-le-Grand
Le mariage heureux à la France montrant…

Mais ce sont là de courtes échappées : Rivière entre décidément en lice pour combattre les opinions cerebrines de Christofle de Gamon ; il a beau les appeler sagettes d’enfans, il s’acharne à les discuter et à les réfuter. Du Barras avait traité de folies les subtiles raisons du docte Germain (Copernic) qui assignait à la terre autour du soleil le mouvement déjà pressenti par Galilée.

Sans donner pour certain

Le journal mouvement de la terre habitable[2],

Gamon avait jugé le système de Copernic une hypothèse sérieuse, plus satisfaisante pour la raison que celle de la mobilité des cieux.

Rivière trouve là l’occasion de rompre une lance contre Gamon ; il laisse tomber ces paroles dédaigneuses :

  1. Ce phénomène céleste est attesté par S. Goulart (Commentaire sur le quatrième jour de la Sepmaine de Du Bartas) : « Le neuvième jour de novembre 1572, apparust vers la teste de Cassiopée, vers le Pôle, une nouvelle estoille, non jamais veue auparavant, laquelle luisit clairement
    l’espace de quelques mois, au grand esbahissement de tous les Astronomes. »
  2. Chr. de Gamon, Quatrième jour de la Sepmaine, pages 107 et 108 de la 2e édition (Lyon, Claude Morillon, 1609). — Journal, adjectif, pour journalier, était vieilli dès le XVIIe siècle.