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ALEXANDRE DE RIVIÈRE

Palingene, qui n’avait qu’indiqué une autre image, pittoresquement développée par son imitateur :

La grand Balaine aussi, de l’Océan ce mont,
Lui cede monstrueux, qui a la gueule au front…

Non content d’avoir bâti des cités, inventé les arts l’homme fabrique des engins qui simulent la foudre porte-encombre, hors desquels le plomb, — ajoute Rivière, plus que jamais copiant Du Bartas et ses onomatopées,

Plat, abat, foudroyant mur et fort imprenables[1].

Mais l’homme si puissant ignore trop souvent le droit sentier qui conduit au souverain bien, et que ni la Grammaire, ni la Rhétorique, ni la Médecine, ni le Droit nouveau, ne lui enseignent ; le secret de la suprême sagesse, voilà ce que le poète entreprend de lui montrer. Le vulgaire attache un grand prix aux richesses ; on les convoite, la mère les désire pour son enfant, et pourtant quel néant elles recouvrent ! La cupidité, l’avarice, la crainte, harcèlent celui qui les possède. Rivière, d’après Palingene, imagine un dialogue entre l’avare et sa passion, assez semblable à celui que Boileau, dans sa satire VIII, a imité de Perse ; puis il mêle quelques traits de son cru à l’ingénieuse comparaison que son modèle latin fait de l’homme riche, talonné par le désir de gagner encore :

  1. &zwnj ;

     Le champ plat, bat, abat…

    avait dit Du Bartas (1er jour de la Seconde Sepmaine), parlant du cheval dompté par Caïn.