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BOMBARDEMENT

honte ; les titres des odes, que j’ai transcrits, diront le soin minutieux qui les a dictées : Ode I, approches de l’ennemy, le 26 de novembre, vers le soir ; Ode II, premier bombardement, à sept heures du soir ; Ode III, expédition des Conchées, le 27 ; Ode IV, second bombardement, sur le soir ; Ode V, expédition de Cézambre, le 28 ; Ode VI, suite de l’expédition de Cézambre ; Ode VII, troisième bombardement et retour à Cézambre, le 29 au matin ; Ode VIII, machine infernale, le 29, à sept heures du soir ; Ode IX, suite de la machine et retraite des ennemis.

On le voit déjà, c’est une espèce de gazette rimée, un bulletin du siège, tour à tour enthousiaste ou moqueur, soit qu’il glorifie la vaillante cité, soit qu’il nargue l’ennemi :

Nos Malouins, qui ne respirent
Que la vengeance et les combats,
Pointent leurs canons et les tirent,
Et font toujours quelque fracas.
Ici l’un vous jette une bombe
Si juste, qu’on la voit qui tombe
Sur les ennemis en morceaux ;
Un autre là, d’un bras robuste,
Vous pointe le canon si juste,
Qu’il donne aussi dans les vaisseaux.

Retournons la médaille ; que voit-on, après le bombardement ?

On voit, au lever du soleil,
(Chose qu’on aura peine à croire,