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LE PÈRE GRIGNION DE MONTFORT

nombreuses missions, la construction avortée du calvaire de Pontchâteau, la fondation de l’ordre des Filles de la Sagesse, tant de marques de piété intrépide qui devaient ceindre son front de l’auréole des bienheureux, ont été rapportées par ses biographes. Un contemporain, messire Valentin le Fèvre, curé d’Argenton-Château, rend un naïf hommage à ses vertus et à ses luttes dans un petit poème qui fait partie de quelques éditions des Cantiques du Père de Montfort ; rappelons, avant de citer quelques strophes de ce poème, que le saint prêtre mourut à Saint-Laurent-sur-Sèvre, diocèse de La Rochelle le 28 avril 1716 :

De cet éminent personnage
La Bretagne fut le berceau ;
Le Poitou rendra témoignage
Des merveilles de son tombeau…

Que tous les pas de ce grand homme,
Depuis Rennes jusqu’à Paris,
Et depuis Paris jusqu’à Rome,
Soient bien comptez et bien suivis…

Son zèle avoit une industrie
Qu’il déployait dans les besoins ;
La croix est la sage folie
Que le monde ne comprend point.

Il a prêché cette science,
Telle qu’elle étoit en son cœur.
Par les larmes de l’assistance,
On jugeoit du prédicateur.